jeudi 3 avril 2008

Constellations familiales selon Bert Hellinger et selon Idris Lahore



Madame Maya.Ollier., directrice de la rédaction de la revue trimestrielle Science de la Conscience, a couvert le colloque international de psychogénéalogie de Lyon en novembre 2007, dont Idris Lahore était l'un des intervenants principaux, à côté d'Anne Ancelin Schutzenberger, "mère de la psychogénéalogie" et auteur du best-seller mondial "Ciel, mes aïeux !".

Cet entretien avec Idris Lahore est le premier d'une série de trois : il est consacré à Bert Hellinger et aux constellations familiales. Le second est consécutif à une rencontre avec le Professeur Giacomo Rizzolatti, découvreur des "neurones miroirs". Le troisième a été mené suite à une interview de Rupert Sheldrake, spécialiste des champs morphogéniques.

Hommage à Anne Ancelin Schutzenberger et à Bert Hellinger

Question de M.O. : A côté de vous, l'autre intervenante "vedette" du colloque international de psychogénéalogie de Lyon était Anne Ancelin Schutzenberger. Elle s'est exprimée assez négativement à propos de Bert Hellinger et des constellations familiales. Qu'en pensez-vous ?

I.L. : A l'évidence, Madame Ancelin Schutzenberger n'est pas une spécialiste des constellations familiales. De plus, je ne connais pas son argumentation. Mais je crois avoir compris que sa négativité s'adresse à Bert Hellinger personnellement. Je peux aussi imaginer qu'une femme de cette intelligence peut être critique quant à la façon dont certains utilisent les constellations, ou bien encore qu'elle appartient à une "école de pensée" dont les théories n'intègrent pas nos modèles de constellations ou leurs applications. Chacun a droit à ses idées et à ses théories.

Et vous, que pensez-vous de Monsieur Hellinger et de son travail ?

I.L. : J'aimerais d'abord rendre un hommage appuyé à cet homme, grâce à qui la méthode des constellations s'est répandue dans presque tous les pays du monde. Il a été l'instrument de cet essaimage. Certainement que sa vie et son œuvre ont été mises au service, ou plutôt comme il le dit lui-même, "prises au service" de quelque chose de plus grand, peut-être le champ morphique des constellations. Quant à moi, je ne peux que m'incliner devant son destin, pour le moins remarquable.

Vous lui aviez déjà rendu cet hommage à Lyon, en ajoutant que s'il était l'un des pères des constellations familiales, il était normal que nombre de ses élèves le trahissent… Que vouliez-vous dire par là ?

I.L. : Les créateurs - pères ou mères - sont souvent trahis par leurs "enfants" : peut-être est-ce même là la condition de l'émancipation de ces derniers. Mais il est vrai que l'on peut s'émanciper sans trahir : tout dépend de l'état d'esprit. C'est la gratitude envers les créateurs - "pères" ou "mères" - qui permet une véritable libération et surtout, une croissance et une évolution indépendantes.

Vous qui faites ce travail depuis plus de trente ans, en quoi êtes-vous personnellement reconnaissant à Mr Hellinger ?

I.L. : Vous rappelez très justement que je fais ce travail depuis plus de trois décennies, alors que les "constellations familiales selon Bert Hellinger" (c'est bien ainsi qu'il faut appeler le courant systémique dont il est à l'origine) ne sont pas aussi vieilles…

Nous pourrons, si vous le voulez, revenir sur le cheminement comparé de B. Hellinger avec le mien. J'avais appelé mon travail les "représentations euphoniques", jusqu'au jour où quelqu'un m'a dit : "Ce que vous faites, ce sont des constellations familiales. Comme les fait Bert Hellinger." Curieux, je me suis alors informé sur ce qu'étaient ces constellations et sur qui était ce Bert Hellinger. J'ai étudié son travail et il a été un enrichissement considérable de mes propres recherches et expériences, tant du point de vue de la pratique que de la théorie. J'ai alors adopté nombre de ses procédures pour ma propre pratique.

De même, j'ai étudié les travaux de certains de ses élèves, en particulier ceux de I. Sparrer et de M.V. von Kibed pour ce qui est des constellations structurelles, et de D.V. Kampenhout et R. Langlotz pour leur approche plus ritualisée, correspondant davantage aux traditions spirituelles ou chamaniques auxquelles je suis lié : j'ai également intégré une partie de leur expérience à mon travail.

Ces approches différentes m'ont permis de transformer ma pratique, alors encore basée sur ce que mes maîtres traditionnels m'avaient enseigné : j'ai par conséquent pu l'adapter beaucoup mieux aux besoins des hommes et des femmes d'aujourd'hui. C'est aussi en cela que je suis reconnaissant à B. Hellinger, ainsi qu'à ceux que je viens de citer et à beaucoup d'autres constellateurs, en particulier d'origine germanique, qui ont marqué et marquent encore de leur réflexion et de leurs recherches ce grand mouvement.......................

Extrait de la revue "Science de la Conscience" n° 29 ( se procurer la revue et lire tout l'article très intéressant sur le rencontre d'Idris Lahore et les derviches Hakim)

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